Ali Benhadj interpellé

Cheikh Benhadj arrêté pendant plusieurs heures aujourd’hui

FIS-Info, http://www.fis-info.net, 09 September 2003

Cheikh Ali Benhadj, vice-président du Front Islamique du Salut, a été appréhendé aujourd’hui et gardé dans les locaux du commissariat central d’Alger pendant plusieurs heures.

Ce matin même un officier de la police du régime d’Alger s’est présenté au domicile de cheikh Benhadj et lui a demandé de l’accompagner au commissariat de police. Malgré l’insistance de ce dernier, cheikh Benhadj a refusé de le suivre et a exigé une convocation écrite.

Quelques heures plus tard, plusieurs voitures de police ont intercepté un véhicule dans lequel se trouvait cheikh Benhadj. Une nouvelle fois cheikh Benhadj a refusé de les suivre mais cette fois les policiers l’ont maltraité, le trainant à même le sol, sous le regard choqué de son fils et de son frère.

Au commissariat d’Alger il a été demandé à cheikh Benhadj de répondre à des questions en rapport avec ses visites et ses rencontres. Cheikh Benhadj a refusé de répondre à ces questions se contentant de déclarer que ceux qui utilisaient la force publique pour réprimer le peuple et le priver de ses droits et libertés sont la seule cause de la tragédie algérienne.

Cheikh Benhadj a aussi remarqué l’embarras de certains officiers qui l’interrogeaient, avec leurs incessants appels vers leurs supérieurs.

Cheikh Benhadj a finalement été relâché ce soir vers 19:30, heure d’Alger.

Le Bureau exécutif du Front Islamique du Salut condamne fermement de tels agissements qui montrent encore une le caractère dictatorial du régime d’Alger.

Conscient des buts recherchés par de tels procédés, le FIS continuera son combat pour mettre fin à la dictature et l’arbitraire en Algérie.

Le FIS prend aussi à témoin l’opinion nationale et internationale sur les conséquences gravissimes de tels actes et fait endosser l’entière responsabilité à la junte quand à ce qui pourrait arriver au cheikh Benhadj.

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SOUPÇONNE D’AVOIR UNE ACTIVITE POLITIQUE CLANDESTINE

Ali Benhadj interpellé

Le Quotidien d’Oran, 10 septembre 2003

Les services de sécurité ont procédé, hier dans l’après-midi, à l’arrestation du numéro deux du parti dissous, Ali Benhadj. Il a été interpellé à sa sortie de son domicile à Kouba, a déclaré son frère Abdelhamid Benhadj à quelques journalistes.

Il a été conduit au commissariat central où il a été entendu «pour ses activités politiques ces derniers temps dans des mosquées de la capitale». Selon nos sources, Ali Benhadj a refusé de répondre aux questions des enquêteurs.

On reproche surtout à Ali Benhadj d’avoir failli à l’obligation de réserve et d’avoir poursuivi son activité politique en catimini, en violation des interdictions qui lui ont été prononcées à sa sortie de prison par le procureur militaire de Blida. Il aurait depuis sa sortie de prison, le 2 juillet dernier, rencontré une dizaine de personnalités politiques, dont certaines à plusieurs reprises, et surtout réuni plusieurs anciens responsables du parti dissous. Il lui est également reproché d’avoir fait des prêches dans des mosquées de la capitale. En effet, le leader du parti islamiste avait tendance à changer à chaque fois de mosquée pour ses dernière prières. Il aurait ainsi fréquenté la mosquée Plateau près de la rue Didouche Mourad, connue pour être un fief du parti dissous à Alger-centre. Même s’il est souvent accompagné de son escorte personnelle, cela ne l’a pas empêché de prêcher devant quelques jeunes toujours curieux de connaître le personnage.

Et pourtant, Ali Benhadj était soumis à une série de mesures l’empêchant d’exercer la moindre activité politique. Il était ainsi interdit de se réunir avec des personnes, de créer une association à caractères politique, culturelle, caritative ou religieuse, de s’affilier ou d’activer au sein des partis politiques, en qualité de membre, dirigeant ou sympathisant, selon un communiqué du procureur du tribunal militaire de Blida. Il ne doit pas également prendre la parole ou «participer à aucune manifestation politique, sociale, culturelle ou religieuse». Il doit également s’abstenir de «tout acte de nature à traduire une prise de position politique». Ali Benhadj ne peut également plus voter et être candidat «à une quelconque élection». Ces dispositions avaient pour objectif d’empêcher Ali Benhadj de reprendre ses prêches qui avaient enflammé les mosquées en 1990 et 1991 quand le FIS était au summum de sa puissance et avait remporté les élections locales en 91.

Apparemment, le n°2 de l’ex-FIS n’a pas respecté ces mesures et se voit ainsi confronté à un éventuel emprisonnement. Cette arrestation intervient au moment où le numéro un du parti dissous Abassi Madani a été autorisé à sortir du territoire national et accorder par la même occasion un entretien télévisée avec El-Djazira, alors qu’il était lui aussi soumis aux mêmes mesures d’interdictions. Tout en accordant la liberté «politique» au président de l’ex-FIS, le pouvoir rappelle qu’il est légaliste, ne tolérant pas les agissements politiques du numéro deux de l’ex-FIS, procédant ainsi à son arrestation, en attendant de connaître quels sont les griefs qui sont retenus contre lui.

Salim Bey