Une famille de Oued Rhiou l’accuse d’exécution sommaire

Une famille de Oued Rhiou l’accuse d’exécution sommaire

Le premier DEC de Ammi Moussa devant la justice

La Voix de l’Oranie, 27 mai 2006

Le premier DEC de Ammi Moussa, dans la wilaya de Relizane, est convoqué demain devant la justice après avoir été interpellé le 21 du mois en cours par la police.

B.A. a dû ainsi passer la nuit de lundi à mardi au commissariat avant d’être présenté devant le Procureur général adjoint qui l’a convoqué pour demain. C’est une affaire actuellement en instruction, croit-on savoir, après qu’une famille de Oued Rhiou ait porté plainte contre le concerné et le groupe de patriotes qu’il dirigeait. Cette famille l’accuse d’avoir assassiné l’un de ses fils dont le corps avait été découvert en 1995 dans une forêt de Ammi Moussa. En somme, elle l’accuse d’exécution sommaire.

«L’Algérie a survécu grâce au patriotisme et aux sacrifices des unités de l’Armée Nationale Populaire, des Forces de Sécurité et de l’ensemble des patriotes qui ont su patiemment et avec détermination organiser la résistance de la Nation, face à cette agression criminelle inhumaine (ndlr: celle des groupes terroristes)». C’est là un passage du préambule de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, suivi de cette détermination: «Le Peuple algérien honore et honorera à jamais la mémoire de tous ceux qui ont consenti le sacrifice suprême pour que vive la République Algérienne Démocratique et Populaire.»

Il se trouve malheureusement, aujourd’hui encore, des patriotes qui s’estiment «lâchés». C’est le cas de ce moudjahid, B.A., qui a pris les armes dans la région très difficile de Ammi Moussa afin de défendre le pays contre ceux qui avaient juré de le mettre à genoux.

Il a été même le premier DEC installé dans cette région et est parvenu, avec l’aide des autres patriotes de cette zone chaude, à sécuriser plus ou moins la commune de Ammi Moussa où même le tribunal, un des symboles de la République, était resté longtemps fermé. «C’était pour nous un honneur de défendre notre pays et de permettre ainsi la réouverture de ses institutions», raconte-t-il en précisant qu’il est malheureusement «malmené actuellement». Et pour cause! «Alors que la charte pour la paix et la réconciliation nationale a prévu l’extinction des poursuites judiciaires à l’encontre des égarés, me revoici avec trois ex-gardes communaux, dont deux victimes du terrorisme, poursuivis pour une affaire qui remonte à 1995 et que je pensais franchement définitivement classée par la justice», dit-il, grandement déçu, en soulignant toutefois avoir pleinement confiance en la Justice.

M. Kesskes