M. Ould abbes, seules la verite et la justice règleront le dossier des disparus !

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COMMUNIQUE

M. Ould abbes, seules la verite et la justice règleront le dossier des disparus !

SOS disparu(e)s et le Collectif des familles de disparu(e)s en Algérie (CFDA) sont outrés par les propos tenus le 24 septembre par M. Ould Abbes, sur la radio Chaîne III. Selon M. le Ministre de la Solidarité et de l’Emploi, le dossier des disparus serait « définitivement réglé », la grande majorité des familles ayant accepté de se soumettre aux conditions codifiées par l’ordonnance du 28 février 2006. M. le ministre a également eu l’audace d’ajouter que les jugements de décès, censés assurer une indemnisation à ces familles, devraient enfin leur permettre « de faire le deuil » !

Nos associations sont indignées par les affirmations de M. Ould Abbès qui affiche ainsi une méconnaissance du dossier et un mépris pour la douleur des familles de disparu(e)s, une indignation d’autant plus forte que celui-ci n’avait jamais montré auparavant un quelconque intérêt pour cette question.

Quel deuil peut-être possible pour ces familles quand l’Etat refuse obstinément de faire la lumière sur le sort de ces milliers de personnes, et quand toutes les questions restent sans réponses ? M. Ould Abbès croit-il vraiment que des mères et des épouses pourraient échanger leur droit de connaître la vérité contre des bouts de papier qui décrètent, sans preuve et sans corps, le décès de leurs êtres chers ? M. le ministre semble également ignorer que des familles de disparus ont été menacées et intimidées parce qu’elles refusaient de faire cette démarche, et que d’autres se sont vues délivrer des constats de disparition et des jugements de décès sans même en avoir fait la demande.

L’indemnisation des familles, brandie par M. Ould Abbès comme un pansement sur leurs plaies, n’est qu’un aspect de la réparation due par l’Etat aux victimes ! Une réparation pleine et entière doit aussi honorer les droits les plus élémentaires des familles, le droit d’obtenir Justice et le droit de savoir. Ces droits leur ont été niés par la Charte et ses textes d’application qui continuent de bafouer en toute impunité le droit national et international. Ces textes n’ont fait que torturer davantage des familles déjà brisées et perpétuent un climat d’injustice et d’impunité qui rendra toute paix utopique.

Nos associations veulent ici rappeler à M. le Ministre, ainsi qu’à toutes les autorités nationales, que la disparition forcée reste un crime tant que le sort de la victime n’a pas été élucidé et que, seules, la Vérité et la Justice pourront un jour « régler » le dossier des disparus.

Nos associations ne considèreront jamais le dossier des disparu(e)s clos sans que ces conditions ne soient honorées par l’Etat.

Fait à Alger, le 27 septembre 2006

P/ SOS Disparus

Nassera Dutour