Syndicats de la santé : Menace sur le service minimum

Syndicats de la santé : Menace sur le service minimum

par Salah-Eddine K., Le Quotidien d’Oran, 10 janvier 2010

Les deux syndicats des praticiens de la santé (SNPSP et SNPSSP) poursuivent leur mouvement de grève. Un débrayage qui en est à sa deuxième semaine pour les praticiens spécialistes et à la troisième pour les praticiens généralistes.

La grève des praticiens de la santé (généralistes et spécialistes) semble s’inscrire dans la durée, face au mutisme de la tutelle. Hier, les deux premiers responsables syndicaux de ces organisations, Lyès Merabet (SNPSP) et M. Youssefi (SNPSSP), ont parlé, dans une conférence de presse, de «statu quo, de mépris» affiché par la tutelle, mais aussi d’un éventuel durcissement du mouvement de grève. Evoquant le taux de suivi de la grève par les spécialistes, M. Youssefi (président du SNPSSP) dira que le fait que la tutelle minimise l’adhésion des médecins à cette grève «ne va en aucune manière changer la donne».

La grève, dit-il, « est suivie à un taux moyen de 80% à travers tout le territoire national». Youssefi ajoute : «Nous n’allons pas entrer dans une polémique sur les chiffres, cela ne nous mène à rien. Vérifiez sur terrain, messieurs de la santé».

Merabet du SNPSP dira pour sa part que les responsables du ministère de la Santé n’ont jusque-là pas tenu de discours constructifs pour le règlement du conflit, mais «ont plutôt préféré verser dans la stigmatisation des médecins et d’avancer des propos graves à notre sujet». C’est ce qui a «caractérisé, pendant cette dernière période, les relations entre la tutelle et nous», ajoute-t-il. Cette situation, en l’absence de dialogue, conduirait à un pourrissement, regrettent les syndicalistes.

Selon Merabet, les membres du SNPSP pensent «redéfinir» la notion de «service minimum» et le débat, à ce sujet, est engagé au niveau des assemblées générales. «Ce sera un moyen de pression pour que la tutelle daigne nous respecter», a-t-il dit.

«Le ministère de la Santé n’a à aucun moment négocié sur le service minimum. Nous l’avons assuré volontairement mais nous pouvons le remettre en cause et la loi nous le permet», a expliqué Youssefi.

Les deux syndicats ont déclaré, par ailleurs, que durant la semaine écoulée, ils ont, pour sensibiliser sur leur situation, fait des correspondances pour prendre des rendez-vous de travail avec les groupes parlementaires du PT, du RCD et du FLN. Ils ont aussi tenu avec le président de la commission de la santé une réunion, jeudi dernier. Réunion au cours de laquelle les problèmes que connaît le secteur de la santé ont été passés en revue.

Lyès Merabet est revenu sur les pressions subies par les membres de son syndicat. Il dira qu’un membre du bureau national du SNPSP et coordinateur de la wilaya de Mascara a été démis de ses fonctions par le DSP de la wilaya. Il dira aussi que le DSP de la wilaya d’Oran «continue jusqu’à l’heure d’interdire les réunions du syndicat». Des entraves qui ne font qu’aggraver davantage la situation, selon les syndicalistes. Les deux syndicats ont enfin réitéré l’appel à leurs adhérents à poursuivre leur mouvement de protestation en organisant, chaque mercredi, des sit-in au niveau des établissements hospitaliers.

Pour rappel, les principales revendications des praticiens de la santé portent sur «la révision des statuts particuliers et du régime indemnitaire».