L’Internationale des services publics exhorte le gouvernement

Tout en appelant à mettre en œuvre les recommandations du comité de la liberté syndicale de l’OIT

L’Internationale des services publics exhorte le gouvernement

par Nassima Oulebsir, Le Jeune Indépendant, 16 novembre 2006

Le front social n’est pas stabilisé, il ne serait qu’en «période d’accalmie», soutient le SNAPAP. Il est probable que les actions de protestation reprendront à partir de janvier, prédit-il. Selon le syndicat, les travailleurs du secteur public s’apercevront de l’insuffisance des augmentations salariales décidées lors de la dernière tripartite et qui prendront effet à compter du mois de janvier prochain.

Avant cette date, les syndicalistes autonomes comptent s’organiser pour une «meilleure réaction syndicale». Après l’intersyndicale de la fonction publique et d’autres initiatives qui n’ont pu résister longtemps, le SNAPAP espère mieux.

Il veut, en effet, un véritable front social qui pourra résister «aux différentes pressions». Une réunion des différents syndicats autonomes est prévue à partir du mois de décembre prochain, pour trouver une stratégie définitive pour une meilleure force syndicale, a indiqué M. Rachid Malaoui, président du SNAPAP, qui a animé, hier à Alger, une conférence de presse.

Avant cette date, le SNAPAP recevra le troisième grand syndicat français pour discuter des différents problèmes que rencontrent les syndicalistes algériens. Ce dernier écoutera, à l’instar de la démarche entreprise par l’ISP (Internationale des services publics) au début de ce mois, les représentants des syndicats autonomes.

M. Malaoui a fait savoir, également, que son syndicat compte saisir le président Bouteflika pour qu’il s’engage dans une «amnistie en faveur des syndicalistes». Nous voulons interpeller le président de la République afin qu’il annonce des mesures d’amnistie pour les syndicalistes poursuivis en justice, a expliqué le conférencier, qui est également revenu sur le problème du statut de la fonction publique.

Pour le syndicaliste, rien n’est encore acquis et le statut récemment élaboré «est un acte dangereux pour les fonctionnaires». Les 300 000 contractuels et vacataires n’auront aucune chance d’être permanisés, explique-t-il. C’est dans le même sens que les statuts particuliers seront élaborés, affirme-t-il, avant d’afficher sa volonté de mener une campagne contre ce statut.

D’ici au 10 décembre prochain, le SNAPAP ne ménagera aucun effort, en distribuant des dépliants de sensibilisation aux travailleurs de la fonction publique. Pour ceux qui ne savent pas lire, d’autres moyens seront trouvés, promet M. Malaoui.

Même position par rapport au pacte économique et social adopté par le SNAPAP, qui avait, dans le cadre d’une action intersyndicale, proposé une autre alternative et qui reste toujours dans l’attente d’une réponse du gouvernement. Par ailleurs, l’ISP, qui avait effectué une visite en Algérie du 4 au 6 novembre derniers, exhorte le gouvernement algérien à mettre intégralement en œuvre les recommandations du «comité de la liberté syndicale» de l’OIT, en ce qui concerne l’application des principes de liberté syndicale.

Le syndicat demande également que cessent les intimidations à l’encontre des dirigeants et des membres des syndicats autonomes. Il est également temps, selon le même syndicat, de reconnaître tous les syndicats autonomes, comme prévu dans l’actuelle législation algérienne.

L’ISP exhorte le gouvernement algérien à inviter les représentants légitimes des syndicats autonomes aux forums tripartites, notamment à la prochaine conférence de l’OIT, prévue en juin 2007. N. O.