Jean-Pierre Raffarin à Alger: L’investissement de Renault se précise

Jean-Pierre Raffarin à Alger: L’investissement de Renault se précise

par Houari Barti, Le Quotidien d’Oran, 20 février 2011

Six projets de partenariat algéro-français sur un ensemble de douze identifiés par les deux parties, devront être finalisés, aujourd’hui à l’occasion de la visite à Alger de l’envoyé spécial du président français, M. Jean-Pierre Raffarin.

Dans un entretien accordé hier à l’APS, le ministre de l’Industrie de la PME et de la Promotion de l’investissement, M. Mohamed Benmeradi a indiqué que «plusieurs dossiers économiques français en Algérie seront passés en revue pour leur aboutissement « lors de la visite officielle en Algérie de M. Raffarin. Parmi ces dossiers figure un projet de partenariat entre le groupe français Total et la Compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach pour la création d’une usine de vapocraquage d’éthane dans la zone industrielle d’Arzew (Oran). Le projet constitue un développement industriel local qui pendant la phase d’exploitation génèrera plusieurs centaines d’emplois permanents de grande qualification. Le futur complexe pétrochimique de 4 unités de taille mondiale assurera, selon le ministre, «une bonne position en termes de compétitivité». Lors de la visite aujourd’hui de M. Raffarin, il sera également question de passer en revue le projet du groupe français Lafarge, spécialisé dans la fabrication de matériaux de construction (ciments, granulats, béton prêt à l’emploi), de renforcer sa présence en Algérie en procédant à l’extension et à la diversification de ses investissements. «Ceci sera examiné dans le cadre de nos politiques de développement de ce secteur sensible eu égard à son importance pour la réalisation du programme de réalisation des infrastructures», a précisé M. Benmeradi. Le projet de construire une 2ème usine de médicaments du français Sanofi-Aventis et d’un centre de stockage et de distribution de produits de santé dans la ville nouvelle de Sidi Abdallah, sur une superficie de 6,3 hectares, est aussi à l’ordre du jour de la visite de l’ex-Premier ministre français. M. Benmeradi a évoqué, par ailleurs, un accord de coopération entre Bretagne International et l’Institut Technique des élevages algériens prévu à l’effet de développer la structure laitière en Algérie. L’objectif étant de permettre notamment aux transformateurs laitiers de la région de profiter de l’opportunité offerte par les marchés du Maghreb au niveau commercial et technologique, dira le ministre. La rencontre aujourd’hui entre MM. Benmeradi et Raffarin devra aussi permettre de passer en revue le partenariat Alstom-Ferrovial pour la construction d’une unité de fabrication de rames de tramways à Annaba, dont l’accord a été déjà concrétisé.

Autre dossier et non des moindres qui devra faire l’objet d’un point de situation aujourd’hui entre les deux parties, celui relatif au projet d’implantation en Algérie du constructeur automobile français Renault.

A ce propos, il est à noter que les négociations avec le constructeur français Renault sont «avancées», selon le ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, M. Mohamed Benmeradi. «Nous sommes, effectivement, en train d’examiner des offres de certains constructeurs automobiles : discussions avancées avec Renault et à un stade qui l’est moins avec Volkswagen», a déclaré M. Benmeradi à l’APS.

M. Benmeradi a rappelé dans ce sens les conditions sur lesquelles la partie algérienne a insisté lors de ces négociations, comme le taux d’intégration satisfaisant pour les produits nationaux, la participation conjointe dans la constitution du capital de l’usine dans les limites permises par le cadre législatif en vigueur et l’engagement d’aller à terme sur les marchés extérieurs. Selon lui, «Renault a confirmé son intérêt à voir le taux d’intégration croître à l’effet de réduire les coûts logistiques». Pour ce faire «le concours des sous-traitants nationaux est de mise, ceux existants font ressortir un potentiel industriel à l’état embryonnaire qui nécessitera un accompagnement par des actions d’investissements supplémentaires», ajoute-t-il. «Il ne s’agit nullement d’une simple usine de montage, mais d’un projet de fabrication automobile, qui repose sur la croissance du volume du produit localement par la joint venture », rappelle encore le ministre.