Accueil triomphal des Algérois au président Bouteflika

Accueil triomphal des Algérois au président Bouteflika

ALGER (AP) – Moins de deux heures après être rentré à Alger, après cinq semaines d’hospitalisation en France, le président algérien Abdelaziz Bouteflika a souhaité marquer son retour aux affaires en signant samedi la loi de finances 2006 lors d’une cérémonie officielle organisée au siège de la présidence en présence de très nombreuses personnalités et des membres du gouvernement.

A cette occasion, M. Bouteflika s’est engagé « de nouveau » à poursuivre ses efforts en vue de « conférer davantage de rationalité à l’Etat, d’engager la réforme de ses structures de manière à imposer la force de la loi et de réformer la justice et le système éducatif ».

Le président a également assuré avoir retrouvé ses « pleines capacités pour poursuivre la mise en oeuvre du programme » dont le peuple l’avait chargé « d’initier, en toute confiance » et qui « vise, en premier lieu, à consacrer la sécurité du citoyen et le bien-être de notre peuple ».

Cette signature marque, a-t-il dit, « la reprise des activités après une absence forcée et un séjour d’un mois hors du pays », ajoutant qu’il n’avait pas cessé, durant toute la période de sa convalescence, de « superviser les affaires de l’Etat et de diriger ses actions ».

Auparavant, les Algériens avaient réservé un accueil triomphal au président Bouteflika qui a regagné Alger après une absence de près de cinq semaines suite à une intervention chirurgicale pour un ulcère hémorragique suivie d’une convalescence à Paris.

A son arrivé à l’aéroport international d’Alger, à 11h30 locales, le président avait reçu un accueil solennel au cours duquel il a embrassé longuement le drapeau algérien.

Une grande foule, estimée par la police à 10.000 personnes, attendait depuis l’aube aux alentours de l’aéroport Houari-Boumédiene, brandissant des portraits géants d’Abdelaziz Bouteflika, des drapeaux et des banderoles.

Réda, un jeune homme de 21 ans originaire de Skikda (est), affirme être « venu souhaiter la bienvenue au président », dont le retour, dit-il, « fera taire les fausses rumeurs ayant circulé sur son état de santé ».

Doucement, le cortège présidentiel, avec le chef de l’Etat saluant la foule par la vitre baissée de sa voiture, s’est ébranlé pour la capitale, distante d’une dizaine de kilomètres, où des dizaines de milliers de personnes, venues des différentes wilayas (départements) du pays, donnaient, à la faveur d’une journée ensoleillée, libre court à leur joie en attendant l’arrivée du président.

Pour le premier arrêt, place de la Concorde (anciennement 1er-Mai), près du quartier populaire de Belcourt, M. Bouteflika, souriant et détendu, est allé à la rencontre d’une foule compacte. A maintes reprises, le chef de l’Etat s’est arrêté pour serrer la main à de nombreux citoyens, au milieu de youyous et de sons entraînants de troupes folkloriques et au grand désarroi des services de sécurité qui semblaient parfois dépassés.

A son arrivée au quartier d’El-Mouradia, où se trouve le siège de la présidence sur les hauteurs d’Alger, le service d’ordre a également eu du mal à contenir les milliers de personnes qui voulaient s’approcher du président pour le saluer.

Toujours souriant et saluant la foule de la main, Abdelaziz Bouteflika a parcouru à pied la rue menant au siège de la présidence où il s’est engouffré à l’issue de ces bains de foule. AP