Les « proches » d’Assam aujourd’hui devant la justice

POUR APPARTENANCE A UN RÉSEAU TERRORISTE INTERNATIONAL

Les « proches » d’Assam aujourd’hui devant la justice

Le Soir d’Algérie, 16 avril 2008

Reporté à plusieurs reprises, le procès des détenus pour affaires de terrorisme et «ayant bénéficié par erreur» des dispositions de la réconciliation nationale s’ouvrira aujourd’hui à la cour d’Alger.
Abder Bettache – (Alger Le Soir) – Au total, ils seront trois personnes, Dahoumane Abdelmadjid, Mourad Ykhlef et Adel Boumazbar, à répondre des chefs d’inculpation d’appartenance à un réseau terroriste international ayant des ramifications avec des réseaux terroristes algériens. Prévu une première fois en 2005, le procès a été reporté à plusieurs reprises. L’affaire a connu un rebondissement lorsqu’un magistrat avait décidé d’appliquer en leur faveur les dispositions portant réconciliation nationale. Or, à leur grande surprise, les trois personnes n’ont bénéficié que de quelques jours de liberté. Elles ont été de nouveau interpellées et renvoyées en prison. La cause ? «Ils ne font pas partie de la catégorie des personnes bénéficiant des dispositions portant réconciliation nationale. Ils ont été libérés par erreur», avait indiqué une source. La singularité de cette affaire réside dans le fait que les trois mis en cause, qui ont séjourné en Amérique du Nord, auraient entretenu des relations «particulières» avec Ahmed Ressam, le Montréalais d’origine algérienne reconnu coupable de complot terroriste et condamné à 22 ans de prison par le tribunal fédéral de Seattle. En effet, des enquêtes ont révélé au lendemain de l’arrestation d’Ahmed Ressam, que Dahoumane Abdelmadjid aurait partagé avec ce dernier en 1999 pendant trois semaines une chambre d’un motel à Vancouver. Lors de son témoignage, Ressam avait présenté Dahoumane comme un vieil ami. Né le 6 janvier 1967 en Algérie, il est connu sous plusieurs pseudonymes, dont Abdelmadjid Rougi. Il a vécu en Algérie, en Allemagne et au Canada. Il aurait même séjourné dans des camps d’entraînement d’Al-Qaïda, en Afgahnistan. Activement recherché par les autorités américaines au lendemain de l’arrestation d’Ahmed Ressam, Abdelmadjid Dahoumane a été arrêté le 25 mars 2001 par les forces de sécurité algériennes. Cela étant, il est important de rappeler qu’Ahmed Ressam a été condamné cinq années après son arrestation en décembre 1999. Selon la justice américaine, le mis en cause a essayé de traverser la frontière américaine depuis le Canada avec 59 kg d’explosifs et de détonateurs dans sa voiture. Selon la même source, il projetait de commettre un attentat à l’aéroport de Los Angeles, à l’occasion du passage à l’an 2000. En avril 2001, la justice américaine a reconnu Ahmed Ressam coupable de neuf chefs d’inculpation, dont la participation à un complot terroriste. Lors de son procès, qui a duré plus de trois semaines, quelque 110 témoins à charge furent entendus par le jury. Ressam a fini donc par être reconnu coupable et condamné à 22 ans de prison ferme. Durant sa détention, Ressam a témoigné, à tort ou à raison, contre tous ses amis. Dahoumane, son premier complice, Zemmiri et Arrar, ses pourvoyeurs de fonds, Meskini, son guide américain, et enfin son fournisseur de fausses cartes de crédit, Mokhtar Houari, condamné à New York à 24 ans d’emprisonnement.
A. B.