Mouvement dans les rangs des magistrats

Mouvement dans les rangs des magistrats

520 juges concernés

El Watan, 28 septembre 2006

Le mouvement dans les rangs des magistrats a été approuvé hier par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), réuni sous la présidence du chef de l’Etat en tant que premier magistrat du pays.

La liste proposée par la chancellerie concerne 520 magistrats qui ont bénéficié soit d’une promotion, soit d’une mutation. La célérité avec laquelle ce mouvement a été endossé a suscité les interrogations de la corporation, d’autant que les travaux de la session n’ont même pas duré deux heures de temps. Mieux, cette tâche, c’est-à-dire la gestion de la carrière des magistrats, incombe, selon la loi organique régissant le statut des magistrats, au bureau permanent du CSM, qui à ce jour n’a pas été installé. L’implication de la chancellerie dans cette mission induit nécessairement de la suspiscion. Les magistrats sont donc en droit de récuser ce mouvement et d’introduire des recours auprès du CSM. C’est ce qu’une bonne partie d’entre eux a déclaré hier à l’issue des travaux de cette haute instance. A signaler que les nouvelles nominations annoncées hier soir par la Présidence, relatives aux postes de premier président de la Cour suprême, échappent totalement au contrôle du CSM. Elles sont d’ordre politique et souvent prises en prenant en compte des considérations autres que professionnelles. Ainsi, le procureur général près la cour d’Alger, Kaddour Berraga, a été nommé 1er président de la Cour suprême en remplacement de Zeghoul Boutaghène, mis à la retraite. Berraja a été remplacé à son poste par le procureur général près la cour de Boumerdès, Medjrab Douadi. Benyoucef Abdelkader, procureur général près la Cour suprême, a été lui aussi admis à la retraite pour être remplacé par Guettouche Mohamed, ex-conseiller du ministre de la Justice. Il est important de préciser que Berrafa a exprimé hier aux journalistes son étonnement quant à la publication de l’information de sa nomination il y a deux jours, par la presse nationale. « Je ne suis pas au courant, si c’était le cas, j’aurais été le premier à être informé ne serait-ce que pour donner mon avis », a-t-il déclaré aux nombreux journalistes qui l’ont approché.

Salima Tlemçani