Le cri de détresse d’un père de famille : « Justice pour mon fils Tarik »

SON FILS A ETE TUE PAR BALLES PAR DES POLICIERS EN 1996

Le cri de détresse d’un père de famille : « Justice pour mon fils Tarik »

Le Soir d’Algérie, 31 mars 2007

C’est l’énième appel pathétique lancé à travers le canal de notre journal par le citoyen Hamid Aït-Saïd de la commune d’Abi-Youssef dans la daïra de Aïn-El-Hammam et dont le fils Tarik a été tué par balles par des policiers, dans la nuit du 7 août 1996, à Azazga.
Aujourd’hui encore et après presque une décennie du déroulement des faits ponctués par moult procédures et requêtes administratives et judiciaires, ce père de famille ne semble pas être au bout de ses peines, puisque les quatre fonctionnaires de police incriminés et quand bien même inculpés par la chambre d’accusation près la cour de Tizi-Ouzou d’assassinat volontaire et à l’encontre desquels la même chambre d’accusation a prononcé, en date du 18/09/2006, une ordonnance de prise de corps, courent toujours. «Au lieu d’être arrêtés et présentés à la justice, les quatre fonctionnaires de police sont toujours en fonction ; ils ont même été promus à des postes supérieurs», s’indigne ce patriote connu de la région de Aïn-El-Hammam qui ne veut pas, et pour cause, que l’on se méprenne sur sa démarche : «Je ne suis pas un partisan du «qui-tue-qui ?», je veux seulement que la justice poursuive son cours normal et aboutisse à la tenue d’un procès qui n’est, visiblement, pas prêt de se tenir», s’irrite encore ce père de famille. Celui-ci s’interroge dans une lettre ouverte adressée au ministre de la Justice et au directeur général de la Sûreté nationale (DGSN) : «Qui a intérêt à manipuler la justice et à protéger les assassins reconnus de mon fils ?» suspectant un blocage manifeste et volontaire de la justice. «Le dossier concernant l’affaire de mon fils n’a pas été enrôlé et programmé pour être jugé lors de la présente session criminelle, à l’image de tous les autres dossiers traités au même titre et à la même date que le mien par la chambre d’accusation en date du 18/09/2006. Élément plus troublant, le dossier en question ne se trouve plus dans les archives», écrit-il encore en s’exclamant «un dossier en justice n’est la propriété de personne, fut-il procureur général.» Une formule qui est une accusation à peine voilée adressée au parquet général près la cour de Tizi-Ouzou qui a été citée dans la lettre ouverte adressée au ministre de la Justice et au D.G.S.N qui n’ont pas jugé utile de réagir à leur interpellation publique par ce père de famille, à travers un placard publicitaire (cf. Le Soir d’Algérie du 15/03/2007). Mais ce qui rend plus tenace le sentiment d’injustice éprouvé par ce père de famille, c’est le silence observé par les services de la présidence de la République saisis également, par voie de lettre ouverte publiée par la presse (voir Le Soir d’Algérie du 25/01/2007) et dénonçant encore ce que le plaignant considère comme une obstruction manifeste à l’action de la justice, un acte de «hogra» et d’injustice. «Des maux que les plus hautes autorités du pays ont pourtant pris l’engagement public de combattre», dira le citoyen H. Aït Saïd qui ne veut pas croire «qu’il ne s’agit là que de simples paroles en l’air et de vœux pieux..» En tous cas, il se dit plus déterminé que jamais à défendre par tous les moyens légaux ses droits de justiciable. Sa décision est même prise de poursuivre auprès de la Cour suprême le fonctionnaire de justice identifié et soupçonné d’avoir «mis mon dossier sous le coude dans le but de retarder ou d’empêcher le traitement et le jugement de l’affaire par le tribunal. »
Smaïl H.