Affaire Didier Contant : la cour d’appel de Paris donne raison à Jean-Baptiste Rivoire contre Rina Sherman

Affaire Didier Contant : la cour d’appel de Paris donne raison à Jean-Baptiste Rivoire contre Rina Sherman

Communiqué de Me William Bourdon, Paris, 25 juillet 2011
156, rue de Rivoli, 75001 Paris

Par son jugement du 6 juin 2011, la cour d’appel de Paris a totalement innocenté le journaliste Jean-Baptiste Rivoire des accusations portées à son encontre par Mme Rina Sherman, l’une des compagnes du journaliste Didier Contant, qui s’était donné la mort par défenestration le 15 février 2004, à Paris.
Le 12 janvier 2005, Mme Sherman avait déposé plainte avec constitution de partie civile pour des « violences volontaires » qu’aurait subies ce dernier de la part de M. Rivoire (journaliste à Canal Plus), et qui l’auraient conduit à se suicider. Didier Contant, affirmait-elle, enquêtait sur la mort, en 1996, des moines de Tibhirine ; et il s’apprêtait à publier un article invalidant prétendument une enquête antérieure de M. Rivoire montrant que, selon M. Abdelkader Tigha, un ancien sous-officier de l’armée algérienne, cette dernière était impliquée dans l’enlèvement des moines. C’est ce qui aurait conduit M. Rivoire, prétendait Mme Sherman, à « exercer des pressions » sur M. Contant pour empêcher la publication de son article. Cette thèse de Mme Sherman, réaffirmée dans un livre paru en février 2007, lui avait valu avec son éditeur, poursuivis par M. Rivoire, d’êtres condamnés pour « injure publique », le 10 juillet 2009, par le Tribunal de grande instance de Paris.

Suite à une plainte de Mme Sherman, M. Rivoire a été mis en examen du chef de « violences volontaires avec préméditation » et renvoyé, le 5 février 2009, devant le Tribunal correctionnel de Paris. Dans son jugement du 26 novembre 2009, ce tribunal a requalifié les « faits de violence » reprochés à M. Rivoire en « violence n’ayant entraîné aucune incapacité de travail », le condamnant à ce titre à une amende contraventionnelle de 750 euros. M. Rivoire a fait appel de cette condamnation.

Dans son jugement du 6 juin 2011, la cour d’appel de Paris a relaxé M. Rivoire, donnant pleinement raison aux arguments opposés par ce dernier à la thèse de Mme Sherman. Au terme d’un rappel détaillé des faits et des témoignages recueillis lors de l’instruction, la cour a notamment souligné que M. Rivoire a toujours affirmé n’avoir agi que dans le souci de protéger l’épouse de M. Abdelkader Tigha, un militaire dissident qu’il avait interviewé sur Canal plus quelques semaines auparavant. Il lui avait en effet été indiqué par des organisations non gouvernementales, dont il a produit la copie des courriels, qu’elle était susceptible de « courir un danger », du fait de la visite que lui avait rendu M. Contant en janvier 2004 à Blida (Algérie).

En outre, la Cour a noté que la « fragilité psychologique de Didier Contant » (« il avait fait une tentative de suicide et il avait une personnalité instable sur le plan affectif ») « n’était pas connue de ses amis et collègues proches à l’époque des faits et qu’en conséquence elle ne pouvait être connue du prévenu ».
La Cour a donc estimé qu’elle « ne saurait considérer que Jean-Baptiste Rivoire, qui ne connaissait pas Didier Contant et sa personnalité, pouvait, à l’époque des faits, avoir conscience que ses agissements pouvaient être de nature à créer chez ce dernier un choc émotif ou une perturbation psychologique.

Nous nous félicitons donc que la cour d’appel ait constaté l’absence d’« infraction intentionnelle de violences volontaire » de la part de M. Rivoire. L’intégrité professionnelle de ce dernier est de ce fait pleinement reconnue.