Saidal: Lancement de sept unités de production

Saidal

Lancement de sept unités de production

El Watan, 26 janvier 2009

Le groupe pharmaceutique Saidal semble faire sa mue, notamment depuis la décision du gouvernement d’interdire l’importation de médicaments fabriqués localement.

Des projets de création de nouvelles unités de production, l’enregistrement de nombreux produits et le lancement de la production de nouveaux médicaments sont autant de chantiers ouverts, selon son directeur général, M. Zaouani, invité hier au Forum d’El Moudjahid. D’après lui, 7 nouvelles unités industrielles seront installées à travers le territoire national. Avec leur mise en service, le groupe prévoit de réaliser un chiffre d’affaires de 2,4 milliards de dollars entre 2015 et 2020.

Ces unités seront implantées à Annaba, Oran, Tizi Ouzou, Sétif, Constantine et Alger (deux unités) où Saïdal récupérera 50% des locaux de Digromed, une entreprise nationale de distribution de médicaments en dissolution, selon M. Zaouani. La production est appelée à se développer d’ici les années prochaines, il est donc nécessaire de mettre en place les moyens nécessaires. Les infrastructures constituent les éléments essentiels. La fabrication de vaccins, de certains médicaments nécessitant des techniques pointues ainsi que les anticancéreux sont les nouveaux défis du groupe Saidal. « Nous savons produire et nous avons les compétences pour y arriver », a-t-il insisté. Une enveloppe de 250 millions de dollars est nécessaire pour lancer ces 7 unités qui ont pour objectif une production qui représentera 2 milliards de dinars. Ce qui est important pour nous est de relever le défi et assurer à nos citoyens des médicaments de qualité. « On peut dire qu’aujourd’hui, les multinationales ont un concurrent. D’ailleurs, depuis l’instauration du tarif de référence, certains d’entre eux ont baissé leurs prix de 50%. Cela constitue une preuve », a-t-il souligné, précisant que le groupe a un objectif de croissance de 38% afin de conquérir notre marché.

Saidal ambitionne de conquérir aussi le marché régional (Maroc et Tunisie) « où les produits du groupe se vendent bien » et de lancer une unité de production à Tamanrasset (dès que cette ville sera desservie en eau potable) pour pénétrer le marché africain. Les médicaments produits à Tamanrasset seront destinés au traitement des pathologies répandues en Afrique, a expliqué le directeur général du groupe. L’année 2009 connaîtra du nouveau, d’après M. Zaouani, en matière de production. « Le vaccin contre l’hépatite B sera produit durant le deuxième semestre de l’année 2009, en partenariat avec l’Institut Pasteur d’Algérie et des spécialistes cubains », a indiqué le conférencier, affirmant que la production de ce vaccin devrait, à terme, satisfaire la demande nationale qui est de l’ordre de 5 millions de flacons. Revenant sur la croissance du marché national, le directeur général de Saidal affirme qu’il a connu une forte croissance entre 2004 et 2007, en expliquant qu’il a atteint 450 millions unités de vente et 1,7 milliard de dollars en valeur. Il a annoncé que cette tendance ira en s’amplifiant durant la période 2007-2015 avec des rythmes annuels moyens, en valeur, de +19,76% pour atteindre 7,1 milliards de dollars en 2015 et, en quantité +5,75% avec un total de 703 millions d’unités de vente. En réalisant ces options, la part de marché de Saidal en 2015 sera de 57% en quantité (soit 398 millions d’unités de vente) et de 34% en valeur, soit 2,4 milliards dollars, a ajouté le directeur général du groupe. Pour que Saidal puisse prendre ces parts de marché, le groupe doit mettre en œuvre notamment un plan d’investissement de 230 millions de dollars sur cette période et investir le créneau des produits à forte valeur commerciale, selon M. Zaouani.

Il a estimé que cet investissement permettra de réaliser une économie pour la facture du médicament en Algérie – qui est d’un milliard de dollars annuellement – à compter de 2015. Ce plan permettra, selon lui, la création de plus de 10 000 emplois tout en invitant les multinationales à investir davantage dans le secteur pour prendre aussi des parts de marché.

Par Djamila Kourta