Les grandes compagnies pétrolières en force

Les grandes compagnies pétrolières en force

Le Quotidien d’Oran, 25 novembre 2006

Mercredi 22 novembre, il est treize heures passées. Le palais des expositions de M’dina Jdida d’Oran grouille de travailleurs. Un véritable chantier.

A partir de samedi, le grand palais accueillera la troisième exposition internationale sur le pétrole et le gaz. Un événement de dimension mondiale. De grandes compagnies pétrolières qui pèsent des milliards de dollars y prendront part. De petites sociétés de services seront également présentes. Tout doit être parfait pour accueillir les délégations et les hommes d’affaires du monde entier et du secteur qui procure le plus de bénéfices au monde. La restauration est confiée à l’hôtel Sheraton. La sécurité sera renforcée aux alentours du palais. Le lieu abritera du 25 au 29 novembre l’une des manifestations économiques les plus importantes du pays et du monde.

L’Algérie, grand pays exportateur de gaz et de pétrole, attire les hommes d’affaires du monde entier. Les compagnies pétrolières viennent pour les champs pétroliers et les autres pour obtenir des contacts et contrats juteux dans les services. L’événement est organisé par une boîte de communication anglaise spécialisée dans l’organisation de manifestation économique de taille mondiale. Les stands sont loués en monnaie forte, à des sommes variant de 2.000 à plus de 10.000 euros. L’organisation de ce type de manifestation économique nécessite un savoir-faire et est généralement confiée à des boîtes de communication de renommée mondiale. « Tout dépend de la surface du stand. J’ai payé 2.400 euros pour un six mètres carrés. Certains ont payé beaucoup plus. En plus, j’ai bien négocié. J’ai réservé le stand le mois de mai dernier. Il fallait s’y prendre à l’avance. La demande est forte et c’est l’occasion idéale pour approcher les compagnies pétrolières. Je vais essayer de décrocher des contrats, au mieux faire connaître la société et prendre des contacts », explique un participant qui a requis l’anonymat. Le palais a fait peau neuve. Quatre cents à cinq cents sociétés sont attendues. Aux bords, la peinture est toute fraîche, les trottoirs bien nettoyés. Les employés de la commune sont partout et travaillent même de nuit, sous les lampadaires. A mesure que l’ouverture de cette exposition approche, la cadence de travail monte. Du palais des expositions à l’hôtel Sheraton où aura lieu la cinquième conférence stratégique internationale sur les opportunités d’investissement, tout a été repeint et bien nettoyé. Pinceaux et brouettes à la main, les employés de la commune nettoient et embellissent. D’autres s’occupent de la réparation de la chaussée, entre l’hôtel, l’aéroport et le palais des expositions. Cette effervescence fait rappeler aux habitants les préparatifs pour accueillir le président de la République. La rumeur circule sur la venue probable de Bouteflika.

En attendant, Oran veut bien accueillir ses invités. La capitale de l’Ouest dépense sans compter pour se faire belle. Ça compte pour l’image. A l’hôtel Sheraton, le calme règne. Le grand hôtel de la capitale de l’Ouest règle les derniers détails pour accueillir et héberger entre 600 et 700 participants à la troisième édition de la semaine de l’énergie en Algérie. Là, rien n’est laissé au hasard. L’hôtel qui a été choisi par la Sonatrach pour la tenue des conférences et l’hébergement des participants, s’y prépare depuis quatre mois ! « C’est un grand événement qu’il faut préparer avec beaucoup de précautions. Nous travaillons avec les responsables de Sonatrach et nous tenons deux réunions par semaine pour faire le point sur la préparation », résume Mme Soraya Sbâa, responsable des relations publiques au Sheraton. Tout l’hôtel est réservé pour une semaine. Les 321 chambres, les suites, tout sera occupé. Il y aura le ministre de l’Energie et des Mines, des PDG de grands groupes pétroliers et gaziers. Des journalistes étrangers et algériens. La prise en charge de tout ce monde-là coûte de l’argent. Beaucoup d’argent. La semaine de l’énergie va coûter combien ? Le sujet reste tabou. Le Sheraton refuse de divulguer la facture. La Sonatrach aussi.

Pour les compagnies pétrolières qui sponsorisent l’événement, les frais de participation sont comme une piqûre de moustique. Sans effet. Pour la collectivité et le contribuable, un dinar dépensé compte. Un tel événement de dimension mondiale aura des répercussions sur le tourisme et l’économie locale. Durant une semaine, les grands hôtels d’Oran afficheront complets. Du travail aussi pour plus de 200 personnes spécialement recrutées par le Sheraton pour les besoins de l’organisation.

Hamid Guemache